Cotopaxi et Chimborazo
C’est par les petites routes que nous quittons Baños afin d’atteindre la Laguna Quilotoa, qui devait être notre étape du jour. La route est sinueuse à souhait, avec un bon bitume et peu de circulation. Nous traversons de magnifiques paysages typiques de la Cordillère des Andes, en restant constamment entre 1’800 et 4’000 mètres d’altitude.
La lagune de Quilotoa figure parmi les principaux sites touristiques d’Équateur et fait partie des plus impressionnantes attractions dans les Andes équatoriennes. La caldeira de l’ancien volcan Quilotoa est le foyer d’un lac de cratère adoptant une couleur verdâtre en raison de la dissolution de minéraux.
J’avais prévu d’y passer la nuit mais ça se trouve à plus de 3’900 mètres d’altitude et c’est trop haut pour Beate. On se contente donc d’admirer ce paysage magnifique et après le repas de midi, nous repartons vers la pleine afin de passer la nuit au pied du volcan Cotopaxi. On est tout de même encore à 3’100 mètres, mais dans cette région c’est difficile d’aller plus bas…
Aujourd’hui on a joué à cache-cache avec le volcan Cotopaxi. Il y a une route qui permet de monter jusqu’à 4’800 mètres d’altitude, soit plus très loin du sommet de ce géant qui culmine à 5’897 mètres. Seulement voilà, cette route est interdite aux motos depuis que certains motards de la région ont pris l’habitude de l’utiliser pour y faire des courses de vitesse.
On arrive tout de même a faire quelques photos de loin, mais la luminosité n’est pas terrible.
Il existe une deuxième route d’accès à 25 kilomètres plus au nord et on décide de s’y rendre, histoire d’avoir un meilleur angle de prise de vue… La luminosité est effectivement meilleure, mais le relief fait que l’on ne voit que la pointe du volcan. En résumé, on aura tourné autour du Cotopaxi sans pouvoir nous en approcher comme on aurait voulu.
Pour la petite histoire, le Cotopaxi est le plus haut volcan actif de l’Equateur.
Nous prenons ensuite la Panaméricaine en direction de Ambato et nous roulons la quasi totalité du trajet en compagnie d’un couple d’équatoriens, eux aussi en GS. A force de se suivre, nous finissons par manger ensemble à Ambato, et faisons la connaissance de Fausto et Elisabeth. Ils sont en virée pour le week-end et demain on fera peut-être encore un bout de route ensemble.
Nous quittons Ambato en empruntant la route qui contourne le volcan Chimborazo par le nord, afin d’atteindre le petit village de Salinas de Bolivar. Fausto et Elizabeth, le couple de motards rencontré hier, nous accompagnent pour ce trajet, et ça fait tout drôle de ne pas rouler seuls… Le temps est couvert et la route grimpe rapidement pour atteindre les 4’200 mètres d’altitude. La chance est avec nous car le ciel s’ouvre légèrement pour nous laisser apercevoir le volcan Chimborazo sur notre gauche. Nous faisons rapidement quelques photos avant d’entamer la descente, car le thermomètre affiche un tout petit 6 degrés.
Nous arrivons finalement au village de Salinas, qui est l’un des buts de la journée. Situé au milieu d’une vallée andine à 3’550 mètres d’altitude, le village est peuplé majoritairement par les indiens Tombelas, dont la langue est le kichwa. Mais c’est surtout pour les liens que ce village a avec la Suisse que nous tenions à venir ici.
C’est en 1970 que le prêtre italien Antonio Polo et le fromager suisse José Dubach arrivent à Salinas et découvrent une population isolée d’une extrême pauvreté. Les habitants n’ont pas accès à l’eau courante ni à l’électricité et vivent dans des huttes rudimentaires faites de terre et de paille. Face à ces conditions épouvantables, José Dubach propose à ces communautés de developper l’agriculture et l’exploitation des ressources locales. Il transmet aux indiens son savoir-faire de fromager et pousse les Tombelas à s’équiper afin de transformer le lait d’alpage dans des fromageries. Ainsi est née, en 1971, la coopérative solidaire de Salinas. Au fil des ans de plus en plus d’activités sont gérées par la communauté et aujourd’hui le village est devenu un exemple de développement communautaire.
José Dubach est aujourd’hui décédé, mais nous avons eu le privilège de rencontrer le père Antonio Polo. Un grand moment chargé d’histoire, malgré la barrière de la langue.
Pour ceux qui veulent en savoir plus, je vous renvoie à l’émission ‘Passe moi les jumelles - Une moitié-moitié sur l’Equateur’: https://www.rts.ch/play/tv/passe-moi-les-jumelles/video/une-moitie-moitie-sur-lequateur?urn=urn:rts:video:411070
Nous passons ensuite deux nuits à Riobamba, que nous utilisons comme camp de base afin d’accéder au parc national du Chimborazo. Le volcan Chimborazo culmine à 6’263 mètres d’altitude, ce qui en fait le plus haut sommet de l’Equateur. Une route goudronnée permet de grimper sur son flanc sud-ouest jusqu’à l’altitude de 4’410 mètres, afin de pouvoir observer ce géant de plus près. Aujourd’hui il était plutôt bien dégagé et on a pu faire quelques belles prises de vue. Il y a également un dernier tronçon de piste qui culmine à 4’800 mètres, mais l’accès n’est malheureusement pas autorisé pour les motos.
Ceci conclut la visite de la zone des volcans, et demain on met le cap vers le sud et la ville de Cuenca…